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Tahitian pearls design contest Big Apple succombe au charme de la Perle de Tahiti

© Texte : Virginie Gillet - Photos : Julian James Wilde & Jewelry Arts School Inc - Modèle : Stacihart


En 2016 et 2017, avec le Tahitian Pearl Contest mis en place sur la côte ouest des Etats-Unis, Fred Sagues a mis à l’honneur les couleurs de la perle de Tahiti aux Etats-Unis. Ce « vagabond de la perle », expression qui lui est venue spontanément aux lèvres pour évoquer son parcours, est inspiré par la passion qu’il porte à la perle de Tahiti et par une liberté qui résume son parcours. En 2021, il lance la 2e édition de son Tahitian Pearls Design Contest, prestigieux concours qui a lieu à New York et dont nous vous racontons ici l’édition 2020.


Troisième prix catégorie plus de 1 500 $

« Le Gland », pendentif de Jimena Roel, Perle de Tahiti de 14 mm, or jaune 22k


Naissance d’une passion pour la perle

Waterman, Fred Sagues, qui aime la mer, la plongée, le lagon et les îles, qu’il a parcouru durant des années en long et en large pour son business, mais aussi pour aller à la rencontre des gens… et pour surfer, a toujours apprécié la perle « parce qu’en elle il y a toute l’énergie de la mer, concentrée dans un joyau unique. Elle recèle l’énergie du soleil, des vagues, de la lune… Toutes les femmes du monde aiment les perles. C’est la seule gemme organique qui existe. Elle fait tourner les têtes ». Sans nourrir encore, à l’époque, l’envie et la vision de la promouvoir à beaucoup plus vaste échelle, le jeune homme a déjà l’idée, au début de sa carrière, de solliciter ses amis tatoueurs pour lancer une petite gamme de perles gravées, vendue au sein des magasins de surf wear qu’il a montés. L’idée n’est pas totalement neuve, mais il s’attache à en renforcer la valeur en veillant à utiliser de belles perles, à innover à travers des designs plus élaborés et singuliers. L’histoire aurait peut-être pu en rester là si le contexte économique n’avait pas amené les choses à évoluer. Après 25 ans d’une vie professionnelle marquée par le succès, le Fenua et son secteur d’activité en particulier entrent dans des années de commerce difficiles, impactées notamment par la crise économique de 2008.


La concurrence des multinationales s’est aussi fortement renforcée au fil des années et Fred doit se résoudre à envisager une reconversion.


Une reconversion de choix

Ce joyau de nos lagons a bénéficié durant de longues années du travail de passionnés (à commencer par celui du GIE Perles de Tahiti et de Martin Coeroli) qui ont oeuvré à la porter au plus haut et à faire en sorte qu’elle reçoive toute l’attention qu’elle méritait sur le marché mondial de la joaillerie. Porté par cette vision tout autant que par l’intérêt qu’elle lui inspire déjà de longue date, Fred Sagues voit très rapidement dans « ce beau produit » un « nouveau chemin pour se redéployer ». Lui qui n’est pas du métier, mais ne fait jamais les choses à moitié ni en amateur décide alors très rapidement, en 2015, de s’inscrire dans un centre de formation en bijouterie aux États-Unis. Il choisit pour cela Portland, dans l’Oregon, une ville située sur l’une des lignes commerciales les plus dynamiques qui soient, entre San Francisco et Seattle, ligne sur laquelle sont implantées parmi les sociétés les plus importantes du monde (Boeing, Starbucks ou Amazon pour n’en citer que quelques-unes).


La ville recèle en outre un quartier de luxe baptisé Pearl District dont l’existence, telle un signe, conforte Fred dans son choix.


Les Etats-Unis, marché naturel de la perle de Tahiti

Pour lui, il s’agit aussi de comprendre les modalités du fonctionnement de ce marché américain qu’il perçoit comme le marché naturel du joyau polynésien. En premier lieu parce qu’il s’agit du plus gros marché mondial de la bijouterie. Mais également parce qu’il s’agit d’un marché libéral au sein duquel « les choses sont faciles, où la circulation des biens et des personnes est non seulement possible mais aisée, très largement simplifiée par le recours au numérique, le tout sans taxe ».

Fred commencera par suivre durant 4 mois à Portland tous les cours de bijouterie « possibles et imaginables » afin de « comprendre le langage des perles ». De cette période riche de rencontres avec des bijoutiers, il conservera aussi de nombreux contacts qui l’aideront à construire son réseau américain.

« J’ai eu la chance d’être porté et recommandé par beaucoup de mes profs. J’ai eu des mentors. Ce n’est pas un milieu secret où ils ne veulent pas t’apprendre ce qu’ils savent, plutôt un milieu dans lequel il y a beaucoup de partages. Sur des minimarchés, les gens sont sans doute obligés de faire plus attention. Mais sur un marché aussi important, il y a de la place, tout le monde peut y trouver son compte ».

Des challenges artistiques inédits

En marge des activités commerciales qu’il lancera très rapidement, Fred Sagues nourrit ainsi une autre envie, plus artistique, davantage tournée vers une vraie forme de créativité. Après cette première formation, qui a conforté sa légitimité dans le domaine tout en lui mettant le pied à l’étrier, on lui suggère de poursuivre son apprentissage à San Francisco, au sein de la Revere Academy of Jewelry Arts (du nom de son fondateur, Allan Revere, une sorte de « gourou bijoutier »), un établissement particulièrement réputé dans la bijouterie d’art où il s’inscrira à un cours de ...



De gauche à droite :

Deuxième prix moins de 1500 $

Bracelet en Cotte de mailles et perles par Tahnee Seiler

Bracelet en argent fin oxydé en boucle de 7 "x 1.25" avec des perles noires enveloppées de fil

Premier prix plus de 1500 $

Boucles d'oreilles « Fleur de lune » de Valerie Blum

Perles de Tahiti, or 22k, émail vitrifié

Lauréats du Concours de design

Après avoir étudié les arts visuels au HS of Art and Design de New York, je me suis orientée vers une voie très différente à l'université et j'ai finalement fait des études de droit. Bien que j'aie pratiqué le droit pendant plusieurs années, j'ai toujours ressenti le besoin de m'exprimer, que ce soit en me produisant dans un ensemble de danse folklorique, en chantant dans une chorale ou en créant quelque chose de mes mains.



Premier prix moins de 1500 $

Larmes du dieu Ta’aroa par Laurie Grossman

Cône en or 22k, perle de Tahiti, oeil en argile polymère, verre et résine, diamants bruts et fil d’or, structure en titane coloré à chaud


Ce n'est qu'après avoir quitté le droit que j'ai pris des cours à Jewelry Arts à New York et que j'ai découvert ma passion pour la conception et la fabrication de bijoux. J'étudie avec les formidables professeurs de cet établissement depuis dix ans et je participe également à des ateliers spécialisés chaque fois que cela est possible afin d'approfondir mes connaissances des nouveaux matériaux et des différentes techniques.

Je me sens incroyablement chanceuse d'avoir trouvé ce second acte. Je veux que mes bijoux soient beaux, bien sûr, mais aussi uniques. Je suis souvent attirée par l'imagerie figurative - en particulier les yeux, (mais aussi par exemple les serpents, les libellules, tout ce qui est égyptien) - des images qui sont riches en symbolisme et qui peuvent raconter une histoire. Ce concours se prêtait facilement à la narration d'une histoire, car dès que j'ai vu la forme de ma perle, j'ai pensé qu'elle ressemblait à une larme, et peu après, j'ai appris l'histoire du dieu créateur de la Polynésie française, Ta'aroa.


J'ai lu que Ta'aroa avait tout créé, y compris lui-même. Ennuyé et seul dans sa coquille, il s'est secoué pour sortir de sa coquille, mais il a constaté que tout était sombre dehors. Dans le silence et le néant, il a utilisé les morceaux de carapace brisés pour former des rochers et du sable, de son épine dorsale il a formé les montagnes, ses ongles ont fait les écailles recouvrant les poissons et les tortues, ses plumes les arbres et les buissons et avec son sang il a coloré l'arc-en-ciel. Et, bien sûr, avec ses larmes, il a rempli les océans, les lacs et les rivières de ces magnifiques îles. - Laurie Grossman

@brooklyneyecandy


Je suis enseignante à Jewelry Arts, Inc. et créatrice de bijoux indépendante qui associe des techniques classiques de fabrication de bijoux à des thèmes, des modèles et des matériaux non conventionnels pour créer des bijoux d'art uniques en leur genre.

Mon principal domaine d'intérêt est l'émaillage. J'utilise également des techniques traditionnelles de fabrication à la main telles que la granulation, la fusion et la soudure dans mes pièces. J'étais ravie d'avoir l'occasion de travailler avec des perles de Tahiti, car chacune d'entre elles est unique par sa forme et sa couleur, et exige un traitement personnalisé. Dès que j'ai vu ces somptueuses perles mentholées, j'ai été inspirée de les combiner avec les vignes de fleurs de lune que nous avons cultivées cet été.


Les fils en spirale du chapeau s'épanouissent en perles crémeuses à leur base, tout comme les bourgeons de la vigne éclatent en volutes parfumées et crémeuses chaque soir. En tant qu'émailleuse, j'ai été particulièrement intriguée et mise au défi par la subtilité et la variété des teintes des perles, et j'ai expérimenté de nombreuses combinaisons de couleurs avant de m'arrêter sur la palette neutre que j'ai utilisée pour faire ressortir leurs magnifiques tons verts. Depuis que j'ai créé ces boucles d'oreilles, j'ai été inspirée par d'autres perles de Tahiti magnifiques et uniques. Vous pouvez retrouver mes nouvelles pièces en perles sur Instagram. Valerie blum


Gagnante du grand prix

La reine de la nuit par Lin Bader

chaîne en argent Argentium, granules d'or 18K, saphirs roses et blancs, perle de Tahiti


Lin Bader est une artiste bijoutière de 35 ans basée à Chicago. Elle étudie la fabrication et la conception de bijoux depuis 4 ans, après une carrière dans la conception de montres. Après avoir suivi une formation d'apprentie chez Jewelry Arts à New York avec la maître joaillière Jeanette Caines, elle s'est installée à Chicago et a lancé sa ligne de bijoux LinBaderDesign. La beauté et la force de la nature ont toujours été au coeur de ses créations. Et le processus organique de la fabrication de bijoux anciens est sa façon de donner vie à ces concepts. Elle trouve une poésie simple dans la fabrication à la main qui donne à une pièce une vie propre, ainsi qu'un pouvoir et une force au créateur et au porteur.


À propos de la Reine de la Nuit

Cette pièce a été inspirée par l'Aria Queen of the Night. Car lorsque je regarde des perles de Tahiti, je vois cet esprit sombre, mystérieux et puissant, tout comme la reine de la nuit. Cela me donne une direction générale. Puis j'ai commencé avec la perle de Tahiti paon que j'avais avec deux couleurs uniques sur les côtés opposés. Je voulais concevoir une pièce qui montre clairement les deux couleurs, quelque chose de facilement réversible comme un pendentif. 96 fils d'argent ont été fusionnés en une étoile à 12 branches et noircis pour imiter la brillance subtile de la perle de Tahiti centrale. Des granulés d'argent de différentes tailles ont été ajoutés de part et d'autre de l'étoile, dans un motif éparpillé - un côté serti de saphirs roses pour faire écho au rose pourpre de la perle, et de saphirs blancs pour faire ressortir la brillance argentée de l'autre côté. Enfin, je voulais que cette pièce soit un opéra avec une touche de punk. La chaîne en argent Argentium fondu et noirci avec des granules d'or 18 carats peut être portée à la longueur d'un opéra lorsqu'elle est doublée, à la longueur d'un collier lorsqu'elle est quadruplée, ou comme un ensemble superposé.


De haut en bas et de gauche à droite :

Deuxième prix catégorie plus de 1 500 $

Collier de fleurs forgées par Marianne Jennings

Collier de 44" en argent massif et perles noires de Tahiti

Deuxième prix moins de 1500 $

bracelet en Cotte de mailles et perles par Tahnee Seiler

Bracelet en argent fin oxydé en boucle de 7 "x 1.25" avec des perles noires enveloppées de fil

Troisième prix catégorie plus de 1 500 $

« Le Gland », pendentif de Jimena Roel

Perle de Tahiti de 14 mm, or jaune 22k Troisième prix moins de 1500 $

Mouettes dansantes en argent par Daniela Fisher

Argent massif et perles de Tahiti

 

Jewelry Arts Inc. a vu le jour en 1974 sous le nom de Kulicke-Stark Academy et se spécialise dans l'enseignement aux étudiants de l'art et de l'importance des bijoux faits main. Située dans le quartier de Midtown à New York. l'école continue de présenter des techniques anciennes à des étudiants du monde entier.

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