Les 5 sens de la Perle
Toucher sa perle fragile caresse de la nature.
Les Perles de Tahiti naissent de l’intervention d’un greffeur. Mais qu’est-ce que ce travail de haute couture de quelques précises secondes, sinon un hommage à l’éternité d’un savoir-faire naturel ?
L’huitre perlière a deux faces très opposées. Elle fut surnommée pintadine (pinctada) par les Portugais, en raison de sa coquille piquetée de blanc, de gris, de noir et de roux. Un extérieur rêche, brut, coupant. Mais, comme un miroir d’équilibre, l’intérieur nacré, créé par le manteau de l’huître perlière, n’est que douceur.
De ce manteau on prélève un extrait, le greffon, dont les cellules sont nécessaires pour former la perle, dans une succession admirable de fines lamelles d’aragonite, matériau brillant et lustré. C’est le miracle naturel des huîtres des lagons. Bien sûr, la perle de Tahiti naît de l’intervention d’un greffeur. Mais que sont ces quelques secondes d’incision chirurgicale, ce travail de haute couture, sinon un hommage à l’éternité d’un savoir-faire naturel ?
Elle ne brille pas, elle ne brûle pas, elle touche : fraîche et vivifiante caresse pour l’oeil, pour l’épiderme et pour l’âme. Paul Claudel, 1929
Savez-vous que la perle de Tahiti est la seule au monde à naître d’une mère nacrière sauvage, accrochée naturellement à son roc de corail, dans le lit calme du lagon. C’est un petit oeuf tout d’abord, virevoltant au gré du courant. Un petit naissain fragile ensuite, zigzaguant entre les larges mâchoires de ses prédateurs et se fixant aux collecteurs placés dans les courants des lagons. Une petite huître enfin, captée par l’homme puis installée dans des paniers où elle grandit, toujours au coeur du lagon. Il lui faudra patienter quelques années avant de se retrouver entre les mains expertes du greffeur. Rien d’autre. Alors oui, la perle de culture de Tahiti ne naît pas du hasard. Mais son huître perlière et son milieu font presque tout.